Mercredi dernier au levé du jour je franchissais la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la course Les Sables - Les Açores - Les Sables.

Après 10 jours de mer ce retour des Açores ne m’a pas épargné de son lit d’imprévues et d’avaries. Mais je l'ai fait ! Je suis allé aux Açores sur mon petit bateau et j'en suis revenu, tout ça en solitaire, sans assistance, sans météo détaillée.

Dès la fin de la première nuit de course mon bout-dehors, cette partie du bateau vers l’avant qui nous sert à porter nos plus grandes voiles, s’est plié. Dans une vague ou dans une survente sous l’orage que je traversais, je ne suis pas certain de la cause car la nuit était totale et je somnolait en veille. Cette casse a eu d’importantes conséquences sur la suite de la course qui s’est déroulé à plus de 90% au vent arrière alors que je ne pouvais plus utiliser mon grand Spi et mon Gennacker. Après deux tentatives de réapparition infructueuses je me suis résolu naviguer en mode dégradé avec mon petit Spi installé sur l’étrave du bateau. C’est moins performant mais ça tient la route !  

Pendant la course il a fallut à nouveau composer avec les dorsales anticycloniques et la pétole, mais aussi essayer de combler l’élasticité du temps au cours de longues journées en route directe alors que je n’avais plus de lecture pour m’occuper.  

Au final je me classe 31ème sur ce retour mais arrive seulement quelques heures après le gros du peloton ce qui me permet de protéger la 26ème place au classement général des deux étapes.

Cet aller/retour a été une expérience incroyable du grand large et de la gestion d'une course longue d'une dizaine de jours avec des informations météos limités pour réaliser ses choix stratégiques et faire sa route.

J'en garderais pour toujours un souvenir particulier, celui des premières fois, et celui de la fierté d'avoir réalisé le rêve d'aller aux Açores qu'avait un jour eu mon grand père, lui qui à fait découvrir la voile à ma famille.

Enfin cette course fut riche d’enseignements en vue de la Mini-Transat La Boulangère, je sais désormais où modifier et améliorer le bateau comme le skipper pour vivre une belle transat l’année prochaine.Désormais retour au bureau et place à la recherche de partenaires pour la saison 2025.Merci à tous ceux qui ont rendu cette aventure possible‍

‍