
L'émotion était forte sur le ponton du Vendée Globle,
Aux Sables d'Olonne, en cette matinée du dimanche 21 septembre 2025 à quelques heures au départ. Une date qui restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Le ponton était noir de monde et le mythique chenal des Sables accueillait lui aussi bien plus de spectateurs que ce à quoi je m'étais préparé. Finalement ce n'est pas rien ce que l'on fait, traverser un océan en solitaire et sans assistance sur nos petits bateaux de 6,50 mètres.
Une fois l'émotion passée place au départ
15 heures, la corne du bateau comité retentit les 90 skippers s'élancent pour la folle aventure.
Première étape : quitter le golf de Gascogne, passer le cap Finistère, attraper les alizés portugais et rejoindre Santa Cruz sur l'ile de La Palma aux Canaries.
La météo nous avait réservé un traitement spécial, une dépression assez forte qui passait dans le golf en même temps que notre départ levant une forte houle qui à conduit le direction de course à choisir de nous faire passer par un waypoint virtuel obligatoire proche de l'archipel des Glénans pour éviter le plus gros de la mer.
Après un départ dans des conditions optimales le vent est rentré dès la première nuit. Et il est rentré fort. Beaucoup de casse dans la flotte et deux démâtages en moins de 24h (heureusement les deux skippers concernés réussiront à rentrer à terre, à réparer et à nous rejoindre à La Palma pour participer à la seconde étape).
De mon côté je reste prudent, la course est longue il reste 9 jours sur cette première étape puis la seconde pour traverser l'Atlantique je ne veux rien casser.
Les trois premiers jours de course
Jusqu'au dépassement du cap Finistère ont été vraiment musclés, 20, 25, 30 noeuds de vent et surtout une mer démontée. Courte et formée qui à mis les bateaux et le matériel à rude épreuve. Dans ces conditions les surfs à plus 17 noeuds de vitesse s'enchaînent, les conditions étaient vraiment grisantes, les moyennes de vitesses probablement les plus rapides depuis que je navigue sur ce bateau.
Et même en levant le pied la casse arrive facilement. Alors que le bateau s'élance dans un énorme surf, tout en haut de la vague je vois le mur d'eau constitué par le dos de la vague qui se trouve en avant, sans échappatoire possible je fonce et plante à toute vitesse dans l'eau. Un bout cède alors et le bout-dehors part vers le ciel, le palan de la sous-barbe n'a pas tenu le choc. Heureusement je peux réparer assez facilement après avoir affalé mon spi. À peine une heure plus tard c'est repartit !
La nuit je décide de ne pas trop forcer, et même si le vent se calme un peu je conserve ma configuration avec deux ris dans la grand voile et le petit spi. Cela me permet de lâcher la barre sans risque que le bateau ne se couche toutes les 10 minutes et de dormir. Il sera important d'être en forme pour les prochains jours.
Au troisième jour c'est l'approche du cap Finistère
Je décide de passer sur le côté intérieur du DST (système de séparation du trafic pour les cargos), puis de glisser dans l'Ouest et m'écarter de la cote et de Vigo qui forme un dévent très important.
Au 4ème jour le vent se calme et c'est une nouvelle étape de la course qui commence, le long du Portugal, avec dans le viseur : La Palma.
à suivre...









